les députés alertent sur « un déficit capacitaire inquiétant » en matière de sécurité privée

SPORTS

Le gouvernement estime qu’il faudra quelque 22 000 agents de sécurité privée mobilisés chaque jour sur la durée des Jeux olympiques et paralympiques.

« Déficit inquiétant ». « Mesures trop tardives »… Alors que cela fait déjà plusieurs mois qu’est interrogée la capacité des organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de 2024 – et des pouvoirs publics – à mobiliser suffisamment d’agents de sécurité privée pour les sites des futures compétitions, les députés tirent, à nouveau, le signal d’alarme.

« À dix-huit des mois des Jeux, la filière de la sécurité privée est confrontée à un déficit capacitaire inquiétant », souligne la commission des affaires culturelles et de l’éducation dans son rapport pour avis sur le projet de loi « relatif aux Jeux olympiques et paralympiques et portant diverses autres dispositions », publié vendredi 17 mars.

Le Comité d’organisation des Jeux (Cojop) n’a « sécurisé à ce jour que 4 500 [agents] selon Etienne Thobois », son directeur général, relève la commission des affaires culturelles et de l’éducation dans son avis, tout en rappelant que « le Cojop aurait besoin de 22 000 à 33 000 agents de sécurité privée selon la Cour des comptes ». M. Thobois a été auditionné par les députés alors que les résultats d’un appel d’offres en direction des sociétés de sécurité privée n’étaient pas encore totalement connus.

Le gouvernement, qui, lui, estime qu’il faudra mobiliser quelque 22 000 agents chaque jour sur la durée de l’événement, actionne pourtant, depuis plusieurs mois maintenant, différents leviers pour atteindre ce chiffre. Mais, pour les députés de la commission des affaires culturelles et de l’éducation les « mesures visant à accroître l’attractivité de la profession se sont révélées trop tardives pour que l’on puisse espérer que la filière soit en mesure de fournir les personnels nécessaires pendant les Jeux ». Sous la pression du gouvernement, les entreprises de la sécurité ont notamment augmenté les rémunérations au 1er janvier de 7,5 %, après + 3,5 % en 2022.

« Tous les scénarios sont sur la table »

Lors de son audition par les députés le 1er mars, Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports et des JOP, avait détaillé les différentes actions engagées afin de dynamiser ou d’accompagner les recrutements nécessaires : appel des personnes disposant du titre pour exercer cette profession, mais qui ne l’exercent plus ; mise en place d’un titre simplifié de sécurité événementielle visant les demandeurs d’emploi et les étudiants, avec une formation réduite à 106 heures au lieu des 175 heures habituelles.

Lire aussi : Paris 2024 : pour assurer la sécurité durant les Jeux, le gouvernement n’exclut pas de recruter dans des pays francophones

Sollicitée au cours de la semaine écoulée, la direction du Cojop n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet, renvoyant à une communication dans les prochains jours. Il y a quelques semaines, elle avait promis « un maximum de visibilité d’ici au premier semestre ».

Les organisateurs n’ont toutefois pas caché que « tous les scénarios sont sur la table ». Traduction : si la sécurité privée ne peut fournir suffisamment d’effectifs, il faudra peut-être faire appel à l’armée.

« Si à la fin des fins des fins des fins, il manque un certain nombre de personnes, nous regarderons ce que nous pourrons faire », s’était contenté de répondre, le 24 janvier, Gérald. Darmanin, le ministre de l’intérieur, au sénateur centriste Laurent Lafon qui lui demandait « quand le scénario du recours à l’armée sera officiellement annoncé » pour supplanter une insuffisance d’agents de sécurité privée.

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