RFI
Publié le :
Le Bundestag s’est en partie sabordé ce matin, pour réduire le nombre de ses élus. Les députés du Bundestag ont adopté le texte de réforme de la loi électorale, qui permettra de contenir la croissance pléthorique du nombre des députés, en réduisant la représentation des petits partis. Aucune démocratie au monde ne compte autant d’élus que les 736 députés du Bundestag.
Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
En 20 ans, la chambre s’est élargie de 133 députés. Et sans réforme de la loi électorale, il faudrait bientôt pousser les murs, car la croissance pourrait se poursuivre, tant l’Allemagne applique à la lettre le principe qui veut que chaque voix compte.
« Cette réforme permet une réduction du nombre de députés de 736 aujourd’hui à 630 à l’avenir. Et elle garantit qu’il n’y aura pas de nouvelle augmentation du nombre de députés à l’avenir, comme c’était déjà pronostiqué. Il y a des calculs qui estiment qu’on serait passé à plus de 800 députés dans la prochaine législature, ce qui ferait du Bundestag de loin le plus gros Parlement du monde par rapport à la population du pays », explique le politologue Uwe Volkmann, de l’université de Francfort.
Un désavantage pour les petits partis
736 députés, ça veut dire aussi 5 600 attachés parlementaires et 3 000 fonctionnaires, chargés du bon fonctionnement de l’institution, qui sont tous payés aux frais du contribuable. Depuis des décennies, tous les partis sont d’accord que cette inflation impopulaire ne peut se poursuivre. Mais jusqu’à présent, le parti conservateur d’Angela Merkel s’était opposé à une réforme qui va désavantager les petits partis, notamment les conservateurs bavarois et l’extrême gauche.
Cette coupe radicale va permettre d’économiser 340 millions d’euros et va mettre fin à plus d’une carrière dans les six partis que compte désormais le pays.
►À écouter aussi Allemagne: Bärbel Bas, nouvelle présidente du Bundestag, de l’ombre à la lumière