
Volodymyr Zelensky est arrivé à Londres, mercredi 8 février, avec un seul message : « Donnez-moi des jets ». Dans la splendide halle médiévale de Westminster, face au gouvernement de Rishi Sunak, à des centaines de lords et de députés britanniques, le président ukrainien a prononcé, en anglais, un discours passionné d’une vingtaine de minutes, réclamant des alliés occidentaux « des avions de chasse pour l’Ukraine, des ailes pour la liberté ». Il a aussi, très symboliquement, offert à Lindsay Hoyle, le speaker de la Chambre des communes, le casque d’un des pilotes de chasse les plus renommés de l’armée ukrainienne, sur lequel était inscrit un message similaire : « Nous avons la liberté, donnez-nous des ailes pour la protéger » (« We have freedom, give us wings to protect it »).
Faisant allusion à sa visite, un peu plus tard au palais de Buckingham avec le roi Charles III, M. Zelensky a encore remarqué qu’« ici, le roi est pilote de la Royale Air Force, en Ukraine, tous nos pilotes de chasse sont des rois, ils sont si précieux ». Il a terminé son allocution par un trait d’humour dans la même veine, rappelant à Lindsay Hoyle une précédente visite au Parlement britannique, il y a deux ans : « Je vous avais remercié pour le délicieux thé anglais, a lancé le président ukrainien. Je remercie aujourd’hui par avance le parlement pour vos puissants jets britanniques. »
Formation et entraînement intensif
Jusqu’à présent très réticent, comme les autres dirigeants occidentaux, à l’envoi d’avions de chasse à l’Ukraine, le premier ministre Rishi Sunak a infléchi sa position, mercredi matin, juste avant l’arrivée de M. Zelensky au Royaume-Uni, en proposant de former des pilotes de chasse ukrainiens afin qu’ils soient capables « dans le futur, de piloter des avions de chasse sophistiqués et compatibles avec les standards de l’OTAN ». Londres a aussi proposé d’entraîner des marins ukrainiens. Ces efforts de formation s’ajoutent aux programmes d’entraînement intensif déjà proposés par le Royaume-Uni à Kiev. Environ 10 000 combattants ukrainiens ont reçu des formations par les Britanniques sur les six derniers mois et Londres s’engage à en « mettre à niveau » – sur le maniement des armes et des véhicules – encore 20 000 cette année.
Mercredi après midi, Downing Street a fait une autre avance, prudente mais significative : « Le premier ministre a chargé le ministre de la défense [Ben Wallace] d’étudier quels avions nous pourrions éventuellement fournir [à l’Ukraine] mais, pour être clair, il s’agit d’une solution à long terme alors que ce sont des capacités à court terme dont l’Ukraine a le plus besoin. »
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